// jovial – désinvolte – studieux – protecteur – soucieux – taquin – distrait – zélé – rêveur – épuisé.

Un cri ! L’entends-tu ? C’est son cœur, qui rugit. Pose ta joue contre son torse, écoute les battements. Ba-bam, ba-bam. Entre deux sursauts, il murmure une ode à la vie.



Ce monde est une poésie crasse, beauté étiolée par ses propres dérives, mais beauté – toujours. Dans les craquelures des trottoirs où frémissent les pavots, entre les interstices des lames de parquet qui grincent quand on danse, dans les galaxies formées par leurs navrantes ecchymoses : Leon en fait la quête. Le soleil poursuit sa course infinie vers le monde, et lui poursuit la sienne vers la vie. Il vibre, bat, cogne, gratte, creuse, rit, rugit, dévore tout ce qui est à sa portée. Il le faut – les jours sont comptés.

Il l’a appris, tôt.
Il est un chanceux : le soleil se couchera plus tard pour lui, que pour d’autres.

Il court, fuit, fulmine, emporte tout avec lui ; les autres, aussi. C’est pour eux qu’il vit, plus que pour lui. Il souhaiterait leur offrir des bouquets d’immortelles, et serrer pour toujours entre ses bras leurs silhouettes trop éphémères. Ce bonheur lui est refusé ; il l’arrachera aux mains de l’Ange, s’il le doit.

Sous l’épais manteau de félicité, l’angoisse est une bête vilaine qui se nourrit de cet amour trop grand qu’il porte à ses épaules comme un antique fardeau. Il ne peut pas les sauver, tous. Qu’importent les nuits blanches, les ouvrages accumulés au pied de son lit ; qu’importent les heures passées à leur chevet. Oh, il n’en pipe mot : il la terre, cette mauvaise bestiole qui rôde et le ronge, il l’enseveli à coup de grands éclats de rire qui lui gonflent le ventre. Elle recule, elle se tait.
Mais jamais ne le quitte.

l i k e s ✧ humer les draps fraîchement changés, leur parfum de lavande et lorsque, nimbés de soleil tout le jour durant, ils en gardent la réconfortante sensation – braver le pavé de la ville à l’heure où le jour pointe le bout de son museau et où tout s’anime soudainement – l’odeur du café tout juste moulu et le sifflement de sa cafetière à l’italienne, chaque matin la même rengaine – la route qui mène à son fleuriste favori, puis passer de longs moments à y composer ses bouquets – surprendre un rire là où on ne l’attendait pas – les comédies romantiques et les navets – rouler de sa langue natale entre ses lèvres amusées – la frénésie qu’apportent les nouvelles théories à explorer, l’espoir suscité.

d i s l i k e s ✧ les parfums entêtants et grossiers qui lui arrachent des hauts le cœur – retrouver ses affaires rangées à son insu sous prétexte d’une bonne intention – les films d’horreur, sauf les navets – les nuits sans lune et les jours pluvieux – les mines grises et soucieuses – constater la difficulté de sa tache, jour après jour – être l’éternel perdant de la course contre le temps – la noueuse crainte de perdre ce qu’il lui reste de famille.