Une journée de cours des plus normales, celle après la pause de midi et celle avant la pause café clope. Après avoir vite fait revu les copies et être revenu sur les erreurs récurrentes de ses élèves, soupiré maintes fois et sourit brièvement à quelques remarques humoristiques des fanfarons de la classe, Hadrian peut continuer le chapitre sur les premières civilisations, la  Mésopotamie. A partir de là en découlera son cours sur le fonctionnement et les transformations de la vie collective à travers les interactions des peuples qui la constituent.

Si le début du cours se passe bien, Hadrian remarque dans la petite salle un visage inconnu. Celui d'un individu plus âgé que ses élèves, que lui peut être, à l'allure plus distinguée sans aucun doute ! De quoi taire le professeur quelques secondes.
Il le saurait, si c'était un élève. Il n'aurait pas oublié un tel visage. L'élégance s'invite rarement dans sa petite salle.
Ses élèves ne sont pas plus habitués, car ils sont visiblement perturbés par sa présence tout autant que lui.
Mais Hadrian ne dira rien. L'envie de le chasser de sa classe n'est pas présente.

Bref.
Retour au cours.
Retour aux premières épopées,  à ces  mythologies qui furent les seules à l'époque, et dans lesquelles ont retrouve des élément très familiers aux autres. D'abord, il sera mentionné Gilgamesh, roi d'Uruk, qui devra combattre Enkidu, un combattant envoyé par les dieux, et après des jours de batailles, finiront par devenir ami et vivre moult aventures ensemble.
Ishtar sera alors furieuse, et Enkidu sera tué. Dévasté, Gilgamesh sera tellement dévasté qu'il quittera le royaume pour se mettre à la recherche de l'immortalité.
Et Hadrian se gardera bien de dire qu'il s'agit là, sûrement, de la première bromance du monde.
Pour ensuite survoler l'idée de la pesée de l'âme des contes mésopotamiens, un concept qui du coup remonte à avant la mythologie Egyptienne, et qui à su tenir des milliers d'années dans les croyances à venir. Tout cela pour dire qu'il y a 5000 ans déjà de grand piliers de la mythologie étaient déjà bien installés, et à travers ces dernières, on peut se faire une idée des valeurs de ces sociétés à l'époque. Selon la fiabilité de la traduction, mais ça, c'est pour plus tard, c'est pour d'autres cours, et son powerpoint se finit là, plus tôt que la fin du cours.

Hadrian répondra à quelques dernières questions d'élèves passant par son bureau, pas véritablement en rapport avec son cours; tant mieux, lui aussi sature.
Et discrètement, il cherche l'inconnu du regard.
Iel est là, près de son bureau.
Les élèves s'en vont, lui revient à la place du professeur en prenant son temps.

- On ne m'a pas prévenu que j'aurais un nouvel élève aujourd'hui...

Iel est resté.e jusqu'à la  fin, mais quelque chose dit que ce n'est pas le cours qui était intéressant. Peut être que ce n'est que pour son nom qu'on le gracie d'une charmante visite. Journaliste ? Employé d'une des trois autres familles ?

- Comment puis je vous aider ?

Un léger sourire en coin, Hadrian se pose au bord de son bureau.
L'inconnu n'a pas prononcé un mot, c'est ça qui lui donne une image encore parfaite et intrigante. Iel n'est encore, pour ces dernières secondes, que beauté et promesses, une présence qu'il invite volontier à rester dans sa salle quelques minutes encore.

Parfois il arrive qu'on se retrouve, au dénouement d'une situation en apparence gérable- que les optimistes auront imaginées à terme agréable-, à tomber des nues et pris de plein fouet par cette réflexion singulière : j'aurais mieux fait de rester au lit ce matin.
Il n'y a ni sourire ni prénom auquel Hadrian aurait pu se raccrocher. Ce n'est qu'un ouragan qui ravage sa salle, une remontrance d'un parfait inconnu venu ruiner son après midi pour son propre plaisir personnel, à priori. Le sourire d'Hadrian est toujours là cependant, il est juste là pour parer au désarroi qui s'est emparé de son âme.
Le silence tombe, pendant qu'il dévisage l'inconnu.e.

Finalement les yeux se baissent. C'est le moment d'inspirer. De soupirer. De se demander s'il ne mérite pas une augmentation ou des vacances aux Caraïbes.
De l'humour, vite, Hadrian suffoque !

- L'inconscience méthodologique la plus aberrante ici serait la façon dont mes élèves prennent notes...

Sûrement, il n'y aura que la commissure de ses lèvres qui s'étireront.
Mais Hadrian Byrd n'est pas plus avancé.
Son bourreau est toujours là, l'air angélique et intransigeant, imperturbable malgré l'affront.
Inconscient... En voilà une manière de qualifier l'ainé Byrd. Puis qu'est-ce qu'iel lui raconte ! Ses élèves n'auront jamais besoin de ce savoir toute leur vie, ils auront déjà oublié ce dont il vient de parler rien qu'en sortant de la pièce !

- Et vous êtes ?

Lui non plus ne se présente pas.
Mais lui, c'est normal. On le connait.
L'héritier raté, le politique raté, l'oncle raté, et finalement, le professeur raté. Malgré tous les échecs à son actif, il continue de réussir à attirer les personnes dont la compagnie est à remettre en question.

- Vous avez d'autres remarques ou...

Ou bien vous êtes venu ici pour quelque chose de plus utile ?
Elle lui reste dans la gorge, c'est peut-être l'effet de la lumière qui illumine ses cheveux. Pourquoi s'énerver de toute façon ? Il ne fait plus peur le Byrd, tout le monde sait.

- Vous n'êtes pas venu juste pour corriger mon cours quand même !

Un bref rire, dans un souffle; ce serait le pompom.

Andrea.
Comme si cela lui coutait de se présenter.
Hadrian attend, mais aucun nom de famille ne suit. Pour quelqu'un qui vient lui dire d'étaler plus d'information quant à la qualité des traductions, Andrea se garde bien d'en divulguer ! Andrea, non, cela ne lui dit rien.

- Andrea... Enchanté.

C'était peut etre un faut nom, tout juste sorti parce qu'il insiste.

- Oh. Recruteur ?

Si tôt ? Ils viennent les chercher au berceau, maintenant ? Force, faiblesses, tout ça... Un peu étrange cette histoire.

- Ce n'est ce à quoi sert un entretien ?

Si Andrea n'aime pas la causette, Hadrian, lui, adore. Il ne garde pas ses question, faire parler d'avantage l'inconnu.e l'amuse presque.
Quel genre d'interrogation lui faisait iel ?
On parlait des étudiants il n'y a même pas quelques secondes et maintenant, Andrea veut savoir son ressenti sur la situation ?

- Mon avis ? Vous posez la question à la mauvaise personne, ce n'est qu'un cours mineur. Certains ne feront pas l'effort de le réussir, parce qu'ils n'en ont pas besoin. Mais certains continuent de venir, si un profil vous intéresse je vous recommande de chercher dans ceux là.

Ceux avec un minimum de curiosité et d'assiduité.
Finalement un soupir lui échappe; c'était plus drôle quand c'était Andrea qui parlait !

- Miskatonic n'est pas la plus prestigieuse des universités, mais est définitivement correcte : les cours sont d'un niveau reconnu, nous avons la chance d'avoir des intervenants ayant accompli beaucoup dans leurs domaines... Puis architecturalement parlant, c'est magnifique.

Merci les Quatre.

Puis quant à sa position de professeur...
C'est compliqué. Le professeur se redresse légèrement sur le bout de son bureau. C'est louche s'il met du temps à répondre non ? A regarder les sièges vides de la salle en plus, ce n'est pas très sympa  pour l'université qui l'a tiré d'une salle passe politique !

- Ma place de professeur...

Elle n'apporte que très peu à Arkham. Elle ne représente rien aux yeux des Byrds, ceux qu'Hadrian imagine sur lui depuis... Ceux des anciens quoi.
Son regarde revient à Andrea, il s'accroche à celui de son interlocuteur avec un soupçon de méfiance. Puis, un léger sourire étire la commissure de ses lèvres.

- C'est moi que vous voulez recruter, Andrea ? Vous avez besoin de mes talents en omission de fiabilité des sources ? Ah, mais que feraient mes élèves sans moi !

Ah, quelle idée folle...
Le Byrd n'a rien pour faire déplacer des recruteurs jusqu'à lui. Il ne fait que taquiner la statue qu'est son interlocuteur. Peut être que le commun des mortels serait attiré plutôt par un ancien prestige qui flottent encore autour d'eux tel une illusion, l'idée de richesse, peut etre aussi...
Ah, oui.
Peut être était ce le besoin d'investisseur.

- Voulez vous que je vous présente d'autres professeurs, ceux de médecine peut-être ? Parapsychologie ? Ils doivent brasser un nombre plus large d'élèves que moi, ils sauront quels jeunes feront les meilleurs candidats... Ou bien ce n'est pas ce que vous êtes venu chercher, au final ?

Hadrian sonde ses yeux, s'était légèrement penché comme pour mieux voir. Cela lui semble louche qu'on vienne le voir ainsi pour poser des questions sur ses élèves.
Plutot, Hadrian aurait du lui donner du temps pour se présenter aux élèves, et il serait reparti sans lui adresser la parole.

Il acquiesce aux aveux d'Andrea. Mauvais en conversation, certes. Certains diront qu'iel n'en a pas besoin : souvent, juste un joli visage suffit pour masquer tous les défauts.

-Hmhm. Parce que vous êtes salarié technique.

Une belle excuse, qui provoque un léger rictus au coin de ses lèvres. Après, Hadrian baigne dans l'art du social, baignait plutôt, depuis sa plus tendre enfance. L'audace d'une part, l'habitude de l'autre.
Mais Andrea se précipite pour se donner raison à ne pas comprendre sa blague, et à le faire remarquer à voix haute.

Le sourire s'élargit d'avantage; ah, pas besoin de le cacher à ce rythme, le Byrd se ferait plus de mal  qu'autre chose. Ses doigts passent brièvement sur son front, puis il revient observer son interlocuteur, laissant le silence s'installer, et hochant doucement la tête.
Ah, l'insignifiance.

- Bien vu !

Andrea connait déjà les stars de Miskatonic.
Et après ces émminents professeurs, Iel est venu.e perdre son temps avec les salles les plus oubliées de l'université, bien que toujours prestigieuses.
Puis  voilà sue le front se baisse, que les cheveux glissent des épaules d'Andrea. Le ton se fait moins sûr de lui, quand il avoue ne pas connaître les professeurs de sociologie. A la manière des jeunes bravant le ridicule quand il s'agit d'émotions.
Ca le fait hausser un sourcil.
Puis , trouver une excuse, vite, pour éviter l'embarras ! C'est peut être Hadrian qui s'imagine des choses, mais iel le trouve bien maladroit d'un coup, et cela cache quelque chose. Ce serait optimiste de sa part d'imaginer tout autant son interlocuteur, mais n'a t il pas droit à un peu de chance de temps à autres ?

- Oh... Et bien, si vous désirez rencontrer un professeur de sociologie, j'en connais un.

Le professeur se redresse légèrement, visiblement amusé par la situation. La tenue se fait plus digne, le menton un poil plus haut, et ses yeux sont prêts à accueillir ceux de l'inconnu.e.

- Je pense qu'il serait ravi de parler avec vous de... Changement de carrière. Ou n'importe quoi, vraiment.

Et enfin, dans un léger élan, il quitte son bureau s'approche un tout petit peu plus.

- C'est même l'heure de sa pause ! Il devrait déjà prendre un café à cette heure ci....

Ses pas s'éloignent ensuite, mais son corps reste tourné vers le Regeneratio sous couverture, l'invitant à le suivre.

- Je parle de moi, bien sûr.

Visiblement, Andrea n'est pas à tourmenter très longtemps.
Il ponctue la chute de sa blague d'un sourire, hésitait même avec un clin d'oeil.

- Vous venez ?

C'est étrange, tout de même. Ces expressions donnent une vague impression que l'inconnu aux traits délicats se moque de lui. Il passe en plus d'une comédie expressive fade à un plat complet alors qu'il lui révèle la nature de sa blague. Sur quel genre d'énergumène est il tombé encore ?
Cette classe le tuera.

Pendant ses pauses, Hadrian Byrd sort et profite du Soleil. Il y trouve un réconfort très spécial depuis quelques années, et il y fume calmement. Parfois, il corrige les copies, et organise les cours à venir.
Sa vie est devenue simple, malgré la conviction d'être suivi.

- Rien d'extraordinaire... Je prends un café, je fume, je profite du soleil... Une pause est nécessaire, surtout après certains élèves !

Certains, un seul vraiment, cherche à tester ses limites.
Puis, parfois, sur le banc du campus, à la pause, les pensées intrusives envahissent son esprit, et il songe à la gloire passée. L'honneur des Byrd s'est dissipé depuis leur disparition, non ?
C'était trop triste.

- Parfois je songe aussi à une reconversion moi aussi.

Puis le sourire lui reviens.

- Pourquoi changer de carrière, Andrea, hm ? C'est  l'appel de la sociologie ?

Cela sentait le traquenard, cette histoire. Et Hadrian se sentait d'humeur joueuse, cela l'amusait de voir un joli visage prétentieux perdre ses moyens à essayer d'inventer des mensonges.

- Les cours vous manquent peut être...

Enfin, la machine à café.
Hadrian est bien trop à l'aise avec, cherchant ce qu'il désire avec aisance, avant de poser son regard sur cet étrange individu.

- Vous voulez vraiment me le payer ?

Non pas que ce soit surprenant, mais le café d'une machine à café, offert à un riche survivant ? Hadrian ne manquera pas de soixante centime !

Ah, une science. Oui, c'est vrai.
Lui aussi cela ne l'importe pas tant que cela. C'était un plan E. C'était loin des vesperis, du moins il le croit, car c'est faux.

- Vous tenez  à rencontrer un professeur de sociologie, non ? Qu'est ce qui vous intéresse ? Le professeur ? La sociologie ? Et vous venez me  voir moi pour une reconversion ! Si ce n'est pas la socio qui vous intéresse, je commence à croire que c'est moi.

Aaaah ta gueule.
Il se le dit dans sa tête, malgré le sourire charmeur et goguenard.
Et vous ?
Sa reconversion.
Ah...
Le regard est voilé, distant, juste une demie seconde.
Non, en fait.

- Vous saviez que le café peut détendre ? On se laisserait facilement penser que cela agite le consommateur, mais si le consommateur est naturellement agité, cela aide à obtenir l'effet inverse ? C'est fou, non ?

Son regard se perd dans la myriade de cartes présentes.
Mens ne serait pas content, mais ça ce n'est pas Hadrian qui le pense. Il est juste perplexe, prend une courte pause pour ingérer l'information, puis relève les yeux vers l'ange tout juste tombé du ciel sans véritable notion de conversation.

- Mon temps ? Quand vous voulez, vous savez...

Puis il se tourne vers la machine, prend uun café serré sans sucre.

- Et vous ? Vous ne voulez rien ? Il y a du thé, du chocolat chaud...

Pause.
Hadrian l'observe en silence, l'énigme en face de lui.

- Vraiment, je suis la pire personne à qui demander conseil vous savez ?

Ce n'est pas lié, d'accord.
Mais tout de même, c'est louche. Iel a l'air pensif.ve, Hadrian observe. De plus en plus louche cette histoire. Clairement Andrea ne lui dit pas tout.
Quant à lui
Hadrian se redresse et tend l'oreille.
Peut etre
C'était quoi, ce sourire en coin qui force son chemin sur le visage d'Hadrian ? Andrea n'avait pas froid aux yeux, ou est ce qu'il ne comprenait pas la moitié des sous entendus qu'iel lui envoie ?
Cela le rend heureux au moins.
Après des journées plombantes de cours, cela lui fait du bien.

- En quel honneur ? En mon honneur, tout simplement ! Vous allez me vexer à force...

La confusion finit par l'emporter sur la taquenerie, car Hadrian est le seul à boire pendant cette pause. Andrea paie, juste pour le professeur. Sa logique lui échappe complètement.
Mais ce sera une réfléxion pour plus tard, car il s'est lui même tiré une balle dans le pied en ramenant le sujet sur le tapis.
damn it.
Hadrian se racle la gorge, fixant la machine à café, bras croisé. Devait il vraiment sortir une nouvelle anecdote pour déconcentrer son interlocuteur. Comment l'empêcher d'y revenir et insister ?

- Comment ça, vous ne partagez pas mon avis ?

A son tour de jouer au plus bête.

- Je pense avoir une connaissance plus approfondie du sujet, et bien qu'objectif, je pense être plus fiable que quelqu'un me connaissant depuis vingt minutes seulement ! N'etes vous pas d'accord ? Vous l'avez dit vous même : vous ne connaissez pas de professeur de biologie. Et malgré cela, vous n'êtes pas d'accord ? Quelle audace...

Peut etre qu'il a imité la tenue droite et noble d'Andrea, pendant une tirade qui pourrait, c'est pourtant fortuit, ressembler aux remarques de regeneratio.
La machine se tait, et après lui avoir sourit une nouvelle fois, Hadrian prend son café.

Une expression, sur le visage d'Andrea ? Ah, Hadrian la voit bien, sans réaliser que c'est rare. C'est juste normal à ses yeux, un signe qu'il a affaire à un humain en face de lui.
Bien que le doute existe.

- Parce que j'en ai envie Andrea.

Aussi simple que cela.
Hadrian Byrd peut être qualifier comme un homme simple, qui boit lorsqu'il a soif et qui exprime l'envie de revoir ceux qui lui plaisent. Et quand il le dit, c'est les yeux plantés dans ceux de ses interlocuteurs, un léger sourire en coin.

Et iel revient à la charge. Ah, il n'y a donc pas de repos pour Hadrian Byd ? Uniquement qu'une éternelle quête à l'enfoncer chaque jour un peu plus dans son humiliation.
Hadrrian se réfugie dans son café, regarde ailleurs.
Comprendre pourquoi.
Hadrian ne voulait pas en parler.

- Vous tenez vraiment à en parler ?

Parce qu'on pourrait en parler à un restaurant.
Mais les mots restent dans sa gorge. Andrea lui demanderait pourquoi aller dans un restaurant quand on peut en parler ici.
Sa main se glisse à sa nuque, et se gratte légèrement.

- Ce n'est pas un sujet intéressant, vraiment.

C'est lui, pourtant.
Son regard se perd alors dans son café ?

- C'est si important ?

Hadrian sirote le café moyen de la machine moyenne de la cafétéria bof de cette merveilleuse université dont les murs le fatiguent déjà.
Andrea continue de s'expliquer, de s'excuser. Hadrian l'observe faire du coin de l'oeil, l'esprit ailleurs. Il l'a déjà entendu, ces discours, et se permet librement songer à autre chose tout en épiant ses yeux, ou le contour de son visage.
M'excuser.
Ah, bien sûr !
C'est le moment !

- Hm... Je ne sais pas.

Et laisse alors planer le silence, retient ses sourires mais l'éclat joueur dans ses yeux le trahit facilement. Un bref coup d'oeil à l'entrée de la pièce, pour surveiller les présences indésirées; c'est silencieux, et d'ici, on dirait que les couloirs sont vides.

- Je sais pas si je veux vous excuser, Andrea.

Oh, il sait bien d'autres choses.
Son regard revient se planter dans le siens, cette fois l'audace au bord des lèvres.

- Mais on peut en rediscuter autour d'un vrai café, un jour après les cours, si vraiment cela vous intrigue.

Hadrian surenchérit, se penchant légèrement vers son interlocuteur.

- Vous pourrez même me  parler d'avantage de ce changement de carrière si ça vous dit ! Hm?

Si étrange de voir l'inconnu imperturbable. Hadrian se démène, sourit, ose et cherche à lae revoir, l'inconnu sans nom de familles et aux motivations louches. C'est au point de se demander s'il n'a pas affaire au vesperis lae plus nul.le de son espèce et qu'il allait se faire dévorer par pure luxure.
Puis un soupir, sa tête repart légèrement en arrière.
Les réponses, c'est ce qu'iel désire.

- Hm, oui, j'arrêterai.

C'est faux.
Il ne répondra pas.
Encore ? Dira Andrea ? Et iel devra s'habituer, car il continuera.
Un léger sourire en coin quand son interlocuteur continue et suggère un autre endroit. Fort bien, son carnet d'adresse est long et Hadrian n'a pas peur de proposer du luxe. Andrea a déjà l'élégance pour ce genre de sorties, et, ah ! Il n'a pas l'occasion d'impressionner tant que cela.

- Jeudi, dans deux semaines...

Hadrian opine du chef légèrement, se retient d'être trop joyeux. Se la jouer cool, c'est bien, s'adosser au mur, café en main, tranquille mais on ne peut plus satisfait.

- Oui, bien sûr !

Hadrian attend mais Andrea ne sort rien pour écrire.

- Pas besoin de... Hm.

Visiblement non... Alors il lui partage son numéro comme cela, un peu perplexe. Peut être que c'est pas un vesperis mais un psychopathe. Bon, crever pour crever, l'un ou l'autre, il sera sauvé d'Amadis Cervantes si cela tourne mal.

- Super !

Une gorgée de café, les yeux accrochés sur cette silhouette imperturbable quand lui a le sourire infatigable.

- Est ce qu'il y a un genre de cuisine que vous n'aimez pas ?

Histoire de réserver le bon restaurant...

Organique et subtile.
La cuisine spéciale là, alors les billes de sauce tomate ?
Ses sourcils se haussent légèrement : ah, il espérait quelque chose de plus simple. Cela reste faisable, cependant. La cuisine moléculaire n'a rien de si rare, de nos jours. Andrea semble avoir des gouts précis, et des goûts simples mais pointus.
Pas fort.
Gastronomique. Ou français, mais alors, sans fromage. Peu d'épices finalement. Des noms d'établissement fleurissent déjà dans son esprit, et il acquiesce avec assurance.

- On ne peut plus suffisant, Andrea.

Un coin des lèvres qui remonte en un sourire, le regard planté dans le sien avec l'intensité des gens charmés, charmeurs à leur tour.

- J'attends votre message, alors ! Je vous enverrai l'adresse.

quelques pas à reculons, car le prochain cours commence bientot. Mais le regard reste, imprime une dernière fois la silhouette gracile de l'inconnu.e dans sa mémoire; il doute que le message n'arrive, refuse d'y penser cependant. Tournant les talons, il lui offre un clin d'oeil, avant de fuir dans les couloirs. Cette histoire est trop belle pour être vraie.