Yeux mi clos; assommés par l’existence du monde universitaire.
Le soleil par delà les autres fenêtres du premier étage commençait à s’éteindre, teignant ses nuages du rose vibrant de ses dernières heures. Faye fermait les yeux, profitant des dernières minutes, ouvrant ses avants bras à la chaleur de l’astre.

Faye Byrd aimait ces journées à se déliter soigneusement, à éparpiller son être sur une connaissance qu’elle ne maîtrisait pas, à se sentir être avant d’être chair. Cette quête des connaissances ne s’attribuait aucune valeur si ce n’est celle d’être fuite et maintien; désillusion quant aux faits qu’elle ne possédait nulle appétence aux études comme ses frères.

Le cœur tremblait; les réflexions devenaient remâchées.
cette sempiternelle liste de ce qu’elle n’était pas, serait jamais, les visages gracieux des siens, l’odeur du sang sur les pavés clairs.

Elle fit voltiger ses mèches derrière son épaule, emplit son sac des livres bariolés et descendit les escaliers. Ce jour-là ne s’était pas fini et elle refusait de teindre une journée de plus de ses larmes; des nacres de son être à pleurer ceux qu’elles savaient depuis longtemps disparus.

Face aux étagères dont elle avait extirpé les livres, elle commençait à les ranger
Creux enfants qu’elle retournait à leur habitat avant que les murmures du monde grimpèrent à son épaule, s’insinuant jusqu’à son être.

Faye voulait réprimander les femmes et les hommes, ces exclamations d'idolâtrie béantes et poisseuses.

Et elle le vit.

Un homme comme seuls les dieux savent faire, à la peau d’ivoire et aux cheveux entremêlés d’argent. Il possédait cette force candide, ce relief d’un corps taillé à même la main aimante d’un dévoué mais le visage d’une infinie noblesse. Ses yeux étaient de ceux qu’on oubliait au grand jamais, un océan carmin où les plus tendres pensées pouvaient naître.

Un homme fait pour être aimé, admiré, où même le plus haut sacrifice sous son paisible regard paraît mince et futile tant sa beauté ne pouvait être comparée.

Faye se rendit compte qu’elle le regardait trop quand il s’approchait d’elle.
Faye se rendit compte que son cœur hurlait quand il s’approchait d’elle.
Faye se rendit compte que mimer l’affairement avec d’autres ouvrages ne la sauverait pas.

L’Apollon émit quelques mots.

-Non, non, ahaha, mh, désolée.

N'avait-elle jamais autant désirée de se foutre une claque, de s’enfoncer derrière les poussières centenaires de ces lieux qu’à ce moment-là ?


Son visage se rapprochait dangereusement d’elle, et elle pouvait admirer ses sourcils, la forme de sa mâchoire, l’essence même de l’homme qui semblait prendre grand intérêt en sa misérable personne.

Ses paroles pourtant tirèrent de ces joues, l’absolue nature du cramoisie.

-Seigneur, oh, je… Pardonnez moi, je vous ai trop contemplé, c’est indiscret de ma part. Oui, je suis in..oh, mh, non, oubliez.

Grande inspiration, pour se donner une contenance.

-Vous êtes mannequin? Parce que vous en êtes beau comme un.

Se jeter par dessus un pont ne semblait pas être une si mauvaise idée brusquement.

Ses gestes lui paraissaient tendres; calculés même. Elle l’observait sans beaucoup de peine, admirait sans voile la forme d’un corps qui ne lui paraissait nullement touché par les artifices et les mensonges du scalpel.

Ce regard sur son être, autant joueur que curieux tirait à ses pensées les plus difficiles conclusions. Elle intéressait quelqu’un et ce quelqu’un se trouvait être l’une des plus belles créatures de ce monde.

Elle le laissait venir, le laisser regarder par delà elle, le laissant se rapprocher là où elle aurait feulé pour moitié moins de ces intimités. Faye se rapprochait de lui pour saisir ses mots, saisir les intonations douces de sa voix.

Faye l’épiait, admirait les teintes rougeâtres de sa peau avant d’éclater en un large sourire.

-Ophrys…

Comme un trésor volé qu’elle maintenait en ses bras.

-Je suis Faye.

Maintenant, elle était suffisamment proche pour le sentir, apprécier la luxueuse odeur de soie bien coupée. Cela était trop beau - chuchotait son inconscient. Mais elle niait,niaisement, ne disait pas son nom de famille car cela n'était qu’un poids de plus dans ce qu’elle voulait créer comme un beau souvenir. Un de ceux auquel elle pourrait se raccrocher quand le sommeil la fuiera.

Elle oscillait un peu quand le poids des livres lui fut retiré; s'accrochait aux bois de la bibliothèque pour tenir debout, et ainsi s’engouffrait dans son ombre. Il était chaud; il n’était pas de la nuit. Et ses yeux se lèvent vers lui, pleins de l’audacieux espoir

Qu’elle pouvait essayer.

-C’est trop gentil, merci de m’aider mais j’aurai pu le faire tout de seule…

Pétulante mais le sourire ne quittait plus ses lèvres.

-Vous me complimentez trop, je ne suis qu’étudiante et… je veux prendre un peu d’avance; les sélections sont rudes pour devenir médecin.

Pianotait-elle de ses longs doigts les tranches des livres, perdue loin Faye l’était, les souvenirs à la vague de son âme.

-Et vous ? Cherchez vous quelque chose ?

Elle forçait ses mots à être sensés car elle se refusait de se réduire encore une fois en un amas balbutiant.

Elle souffrait.
Être aimée ainsi; être désirée ainsi la faisait souffrir. Elle voudrait sourire, se laisser guider dans la naïveté de cette étreinte, dans la flatterie de ces mots. Elle y croyait qu’un homme superbe viendrait ainsi l’aimer et la chérir, la tenir et la consoler dans leurs bras entrelacés. Avait-elle si soif d’être tenue par quelqu’un?
Alors elle mit ses doigts fins dans sa main, laissant reposer avec tendresse l'empreinte de doigts dans le creux de sa peau souple.

Les doigts de l’homme réchauffaient sa petite main glacée, et elle eut mal.

Pourquoi devait-elle avoir froid?

Il semblait rendre les coups de foudre si simples, si lucides. Il était venu à Faye et elle venait vers lui. Elle se sentait telle l’ingrat papillon de nuit, les yeux brûlés par la vive lueur d’un soleil absent. Il luisait de malice ce soleil l’ayant béni; et elle lui souriait de ses lèvres trop fines.

-Vous faites ça souvent? De laisser vos jambes vous porter ? Je ne le fais rarement personnellement.

Elle n’était pas méchante, juste réaliste. L’artifice d’un monde lui était trop connu. Mais elle secouait la tête, le laissait venir à elle et se repaître du pli de ses bras. Si cela la réchauffait un peu, quel mal pouvait-il faire ?

ophrys

Il lui demandait de revenir, et elle sentait le froissement tendre de sa main, sentait l’odeur des rêves sur sa peau plenière. Elle voudrait lui dire que non; rétorquer un grand principe de la féminité libérée. Ou se laisser aller à la mélancolie de sa condition.
S’il ne sait pas ce qu’elle est; il le saura.
Et comme tout les autres; tout les autres.
Elle devra lui donner quelque chose.

Qui était le prince ? Qui était le renard ? Qui était cette rose délaissée et flétrie ? Et avec tendresse, elle secouait la tête. Laissant les boucles blondes noyés les pores et les doutes.

-Je ne brille pas d'assiduité dans ces jeux là mais, j’essaierai de revenir demain. Je vous demanderai un peu plus, nous apprendrons à nous connaître comme ça. Vous serez un peu moins mystérieux; demain et je le serai plus.

Portant sa main tiédie à sa joue, elle laissait la tendresse de ce vol sur sa tempe. Elle voudrait lui dire qu’il n’avait rien à gagner à s’approcher ainsi d’elle; qu’il risquait de juste se retrouver embourbé dans cette ville. Mais; après tout…

-Alors, à demain Ophrys. Cet arrangement me convient.

Elle reculait aussi d’un pas, serrait ses bras vides contre sa poitrine.
Pour retenir son coeur désastreux.

Il avait disparu et Faye s’en sentait creuse, symphonie dont la fin a été abrégée, elle souhaitait lui demander plus et réfréner sa main de le joindre.
Elle aurait aimé; aurait voulu qu’il reste un peu et qu’il devienne à ses yeux plus qu’une apparition, un humain de chair et de demande. Mais elle devra se contenter de ces songes semi éveillés jusqu’au lendemain.

Elle dormit peu, mal, de ces rêves entrecoupés de peines, de reproches mêlés à la joie, se réveillant à moitié pour sombrer de plus belle. Ophrys, Orphée, symphonie orphéenne, tout se chamboule et il ne reste dans l’aube que cette sueur grasse et cette colère d’être émue par un mirage.

Puis elle y pondéra toute la journée, se demandant si la veille avait existé, si elle n’était pas née aujourd’hui, à regarder la bibliothèque en tapotant ses cheveux, en lissant ses lèvres, en rejouant les mots et les intonations.

Elle voulait essayer; même si cela n’était qu’une blague.
Elle voulait revenir; même si cela n’était qu’une mélodie cassée.

Elle se trouvait jolie, aujourd’hui, en espérant que se sentir suffirait à concrétiser la perception. À la bibliothèque, adossée au mur, à l’abri du monde, elle l’attendait.

Puis il vint; la symphonie reprit et elle lui sourit étrangement.
Il y a quelque chose de nouveau dans la tendresse des livres mourants.

-Bonjour.

Presque aussi timide que la lumière marquant ses joues; elle le regardait à moitié, admirative et nerveuse. Un sourire sincère quand il lui dit qu’il était heureux, elle l’était aussi.

-Oh non, non. Ne t’embête pas avec tes questions. Discutons juste comme si nous étions amis; nous le serons sûrement à la fin, c’est promis. J’ai tellement stressé sur ce que je pouvais te dire aussi mais, à quoi cela sert ? Si nous avons envie de parler… nous pouvons parler.

Elle levait la tête vers lui, offrait à son regard iridescent la forme de son nez, le contour de ses joues, l’amour de ses yeux.

-J’ai pas très bien dormi, j’avais peur que tu ne viennes pas que j’ai rêvé de tout ça et toi ? Tu as l’air las.

Peut-être qu’elle mentait mais, elle souhaitait tant qu’il parle de lui un peu, un tout petit peu.

Ophrys tanguait délicatement, presque décontenançant par la mélancolie noire attachée à ses cils mais si charmant qu’il offrait à Faye un rêve taillé à sa mesure. Elle pourrait tendre la main et toucher sa peau tendre, lui demander si il était un mirage de l’humanité pour la faire sombrer dans la délusion de l’amour.

Et elle y tombait, sans permettre son temps, rougissait de sa propre audace dont elle pensait qu’elle fut tout à fait naturelle autrefois. Voulait lui dire qu’elle n’avait pas rêvé de lui; voulait s’exclamer que tout cela allait trop vite dans la fantasy mais les mots se meurent doucement sous le regard rêveur de l’homme.

Il perçait son cœur de porcelaine.

-Tutoyer est plus facile pour moi…

Marmonnait-elle, inaudible avant de racler sa gorge. Son rire lui fit reprendre confiance, redressant ses épaules. Et il parlait, offrait à ses yeux indiscrets une parcelle de son âme. Elle en était touchée, orgueilleuse d’avoir été ainsi choisie pour recevoir des confidences d’un inconnu.

Ses pupilles s’ouvraient légèrement, la noirceur d’un songe consumant ses iris. La compréhension se muait en sympathie entre ses lèvres rosies et elle esquissait un sourire de sympathie avant de retenir sa main, retenir l’intimité que ses déclarations lui évoquent.

-C’est un cher sentiment que tu m’offres là, merci. Je n’attends rien de toi si cela peut te soulager, j’aimerai juste apprendre à te connaître, que tu me dises qui tu es, ce que tu aimes, ce que tu n’aimes pas. Qu’on devienne amis, car je pense que nous pouvons en être de très cher.

Soupir doucement, lui offre un sourire restreint.

-Mais je comprends ce que tu dis. C’est dur d’être une chose pour les autres, on n’est jamais vraiment nous même. Je suppose que tu sais qui je suis non? Donc c’est sincère de ma part, je n’attends rien de plus que ce que tu me donnes, Ophrys.

Ce nom comme un sermon sur ses lèvres. Et l'âme trop pleine d’espérance.

Ophrys maîtrisait le verbe, ces grandes élancés de mots qu’il chuchotait à moitié pris dans ses étreintes de tendresse, comme si tout ce qu’elle était pouvait être recueilli, elle ne voulait désormais plus que cette écume malicieuse à danser entre ses doigts.

Paisiblement, elle le laissait venir, mourir en mots pour expliquer une vérité toute simple. Il savait qui elle était et son regard balayait doucement le sol, appréciait la couleur des dalles pour ne pas se laisser submerger.

-La question n’est pas de savoir si ça me plaît ou me déplaît. La question est de savoir si tu sais ce que je suis, j’ai peur d’apposer des raisons intéressées à ta douceur.

Repoussant ses boucles blondes derrière son épaule, prenant toutes les peines du monde à ne pas les froisser, à dissimuler cette pointe curieuse de peine derrière ses yeux mi-clos. Elle se désirait Femme du grand monde, ô combien, elle devait être consommée de ridicule.

-être Faye me correspond bien, si tu désires être un ami. Faye Byrd correspond bien si tu désires de moi quelque chose, je ne sais pas si je te le donnerai mais je saurai ce que tu veux de moi ainsi. Épargne moi la manipulation s'il y en a une, je t’estime déjà trop pour que tu aies besoin de t’avilier ainsi. Si nous devons amis, je voudrais que tu me racontes tant de toi.

Il lui inspirait compassion, tendresse, ces milles douceurs dont les contes tendaient à en oublier les saveurs.

Elle ne laissait rien jouer dans ses yeux, ni l’étrange émotion qu’il lui procurait, ni la sensation brûlante de jouer avec une force qui ne devrait pas être ainsi donnée. Mais Faye lui tendait la main, brisant le dernier espace pour le joindre.

Pour tromper une solitude
Pour duper le silence
Pour faire comme si elle était Grande.


-Je comprends, je ne te connais pas, tu as ma parole.

Sur ses lèvres peintes, une remarque superposée à sa promesse. Cela se voyait qu’il n’était pas un homme fait de la toile des ordinaires créatures. Son souffle était retenu quand il lui contait encore, lui promettait plus, lui jurait ses légendes tapies dans les tréfonds de la vérité.

-Quelles histoires j’ai bien à te raconter ? Ceci est une amitié intéressée mais soit. Dites moi en une, pour commencer. Si tu viens à bout de mes histoires, si tu demeures à mes côtés jusqu’à la fin, je te confierai quelque chose aussi.

Pour l’appâter, chaperon rouge sans chaperonne. Tous morts, elle était la dernière à tenir là, à contempler l’ami retrouvé de ses yeux rongeant le visage. Malicieuse, un rire à moitié étouffée pour ne pas dire la sottise qu’elle voulait qu’il fut le premier à dire ce morceau de lui. Sortant son téléphone, tapote un maigre message à l’oncle avant de le regarder.

-Je n’ai plus d’heure désormais. Je te donne ma nuit.

À s’étioler de sa docilité.

Ne devait-elle pas être plus prudente ? Assagie par le sang coulé par son nom, assagie par les dangers qu’elle sentait rôdé, les monstrueux affamés braqués sur son dos. Mais Faye lui prit la main, envoûtée par ses yeux, envoûtée par l’idéal qu’il incarnait.

Alors sa nuit fut sienne, à l’écouter conter ses amours désolés, voir ses yeux s’animer de cette brève flamme avant de s’éteindre en un chagrin qu’elle ne voyait décrit que les tomes d’antan.
Sur les herbes fraîches et odorantes, elle tenait ses genoux prisonniers pour garder la chaleur en son sein.
Sous les ramures osseuses d’une clairière artificielle, elle dispensait ses exclamations et sa compassion sur des plaies à la profondeur abyssale.

L’Homme, tout splendide qu’il se paraît, possédait les fêlures de la capture, de cet amour trop dévorant dont il n’était resté que carcasse. Ses yeux furent dissimulés par la lune quand elle comprit.

Ainsi, il fut aimé par un Vesperis.

Du bout de ses longs doigts, elle voulut toucher la bague. Cette laisse faite de précieux matériaux, cette brume jetée au faciès gracile de son Ophrys. Avant de se contenir, se retenir, n’afficher que derrière le voilage de ses cheveux un sourire triste.

-Non, moi je te crois. Si tu dis que cet homme avait l’air d’échapper à la mort, alors je te crois. Les superstitions sont parfois la seule chose vraie qui nous reste du passé. Je suis désolée pour toi, désolée que tu fus ainsi aimé, mais aimé assez pour qu’il te laisse vivant.

Assez vivant pour qu’elle puisse le voir se mouvoir sous les nuages.
Délassant ses membres, fixant le ciel comme si il pouvait lui offrir une réponse. Avant de joindre sa petite main sur la sienne, pour l'inciter à continuer à jouer, à construire des châteaux de ces brins d'herbe indécents.

-Ça doit être terrifiant d’être ainsi aimé, ainsi tenu par quelqu’un qui t’aime si profondément que le seul choix raisonnable est de te laisser libre. Quelqu’un m’aime ainsi je crois, je ne sais pas réellement.

Elle ne sait rien réellement, juste les horreurs du réel.

Elle voulait qu’il se taise et parle encore, dénoue les sineux tréfonds de l’amour et du désir pour qu’elle puisse, à défaut de l’expérimenter, le comprendre. Le ressentir blotti contre son sein fébrile. Elle voudrait s’élancer et lui chuchoter les secrets de son amant; celui dont il a été la victime et le bourreau.

Ophrys, à la main rendue coupable, à l’âme qui lui paraissait si foncièrement innocente.

Elle s’avançait vers lui, froissant les herbes assechées par la mère hiver sous sa paume, cette distance entre leurs deux âmes s'aggravait à chacun de leurs souffles car la superficialité les guettait, guettait l’esprit fragile de Faye.

Comme si tout cela n’avait aucune importance,
Comme si Ophrys allait l’abandonner dès que ses lèvres ne pourront plus chantonner les cendres de son existence.

-Tu as l’air de venir d’un autre temps aussi, Ophrys. Tu as un visage fait pour être admiré à la chapelle Sixtine.

Son sourire, timide, se voulait lumineux comme la gardienne de leurs secrets, Lune au milieu de son siège céleste.

-Mais, peut-être que c’était le cas. Craignait-il de te détruire ou de te dévorer de son amour ou de son désir? La nuit est la gardienne des amants, le soleil est cruel tu sais. On voit tout dans le jour alors que la nuit.. ça laisse à espérer ou à craindre. Tu dois mériter d’être aimé plus que tout un autre, je pense Ophrys. J'aimerais voir ton visage être heureux, tu me le montreras un jour ?

Elle riait doucement, s’allongeait sur l’herbe, laissant ses cheveux être la dernière couronne de son existence. Émue qu’il s'inquiétait de ceux ayant traversés son corps, elle le regardait de biais, main sur son torse.

-Quelqu’un qui veut me dévorer m’a dit qu’il m’aimait ainsi, Quelqu’un dont la famille connu le même sort que moi a prétendu m’aimer ainsi. Je ne sais pas si je les ai aimés ou si j’ai juste besoin qu’on m’aime. C’est cruel, pas vrai? je le suis sans doute. Tu l’es moins que moi.

Et elle étouffait un soupir.