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i've tasted metals of my own blood

Le battant s’ouvre sur un visage – elle le connaît. Darcy pose sur Zwei un regard sans ciller, l’expression placide de sa propre figure reste immobile. Elle écoute, sans l’interrompre. Il y a dans la forêt un souffle, et dans ce monde tortueux une rumeur qui s’épanche. Darcy ne sait qu’en faire. Que sait-il, lui ?

Ses yeux se plissent.
— Ma Bête gronde, Zwei. Ses lèvres s’étirent, l’expression de son sourire est mue par une soif ineffable. Sa Bête gronde depuis qu’elle a manqué la laisser prendre le pas, quelques jours plus tôt, soumise à un trouble plus épais que son âme. Puis, balançant la tête de côté, elle poursuit : Mais elle est docile, toujours.

Il est là.
Il ne semble pas prompt à partir, pourtant Darcy ne distingue pas la motivation de sa venue. Sa propension à se glisser ici, parmi les pieux et les saints. Alors elle laisse couler une, deux, trois secondes pendant lesquelles elle recueille un papillon venu s’égarer à la pointe de son doigt.
— Que veux-tu ? Son attention toute entière est portée sur le délicat mouvement des ailes ocres et noires de l’insecte. Puisque tu es déjà-là : vole moi ces secondes maintenant.

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i've tasted metals of my own blood

Zwei est là. Sénéchal, c’est par sa fonction qu’il se présente, et Darcy écoute chacune de ses paroles avec une attention totale, dévouée, comme en quête d’un indice – un pas de travers – un preuve que sa méfiance est justifiée. Depuis que les rumeurs courent et que la surveillance à l’égard des siens s’est accrue, elle porte sur ses épaules le désagréable sentiment d’être épiée. Scrutée, comme le fait Zwei ; mais son regard à lui est délicat.

— Non, il n’y a nulle nouvelle engeance à lui confier. Elle répond sobrement, sans épiloguer. Les silences qui s’installent entre ses mots sont des oraisons funèbres. Le papillon s’est envolé.

— Ta sollicitude t’honore. Méthodiquement, elle s’applique à ne pas laisser transparaître le mauvais soupçon qui l’habite. Sa vigilance est voilée par un sourire. Je t’en remercie. Ce jeu est hypocrite.

— Mais, tu peux une chose, sénéchal. Elle louvoie plus près de lui, penche ses pupilles noires dans les siennes, comme pour en creuser la surface. Dis-moi. Que raconte-t-on à notre sujet, parmi les tiens ? Dis-lui. Que raconte-t-on sur ce clan qu'est le sien, le leur, leurs adelphes trompés et mortifiés par des actes qui leur échappent.