Hadrian ne peut s'empêcher de regarder les munitions du coin de l'oeil. Il sait que c'est pour les vesperis eventuels, mais cela ne le rassure pas du tout. Lui n'a apporté que des fleurs. Pour la famille, ceux qui sont partis. Tout de suite, ça le fait se sentir un peu con.

Un regard pour confirmer ce que Fu Shen demande.
L'avait-il fait venir parce qu'il a d'avantages d'informations ?
Et il le suit, gardant un oeil sur leurs alentours. Hadrian ne sortait plus la nuit si sereinement que cela.

- Essayé ?

Voilà qui capte toute son attention.
Quelque chose qui repousse Fu Shen. Les traits fatigués se font perplexes, loin de comprendre ce qu'il voulait lui dire.

- Comment ça, s'effondrer ?? Désolé, je n'arrive pas à comprendre...

Voilà le mausolée. Splendide dernière demeure, glauque à souhaite une fois la nuit tombée. La gorge se noue, mais il faut prétendre que tout baigne, rester droit et esquiver son regard le temps de déposer les fleurs. Puis, vite, sortir une cigarette de sa poche et l'allumer pour  s'occuper l'esprit.

- Tu penses que l'église va poser problème ?

Ce serait embêtant, si chaque année les habitants s'y rassemblent.
Tiens, serait-ce l'occasion pour regeneratio de refaire les aveugles et ne pas intervenir ?

Toujours confus, à s'imaginer la séquence rêvée dans Inception, mais se doutant que ce n'était pas la bonne ambiance.

- Uh...

Profite une nouvelle fois de la nicotine, yeux rivés sur les noms gravés dans la pierre, se demandant combien de temps il faudrait pour compléter la famille.
A la mention de la piste, le professeur tourne la tête et observe Fu Shen.
L'eglise Belmont ? Une piste, pour lui ?

- Attends, tu veux que j'aille à l'église me faire engloutir par la ville ? Et en plus elle ressemble à une église de film d'horreur ?

Un léger rire, avant de hausser les sourcils et porter à nouveau la cigarette à ses lèvres, le libérant de son regard.

- Je vais devoir réfléchir à une épitaphe plus tôt que prévu grâce à toi !

C'est faux : il l'a déjà préparée, convaincu que la prochaine fois que les fadas en robes ornée d'une main avec un oeil viendraient le tabasser serait la dernière.
Hadrian réfléchit ensuite.
Il n'avait pas tant de lien avec l'église, y était déjà allé.
Déjà pour dire au revoir aux résidents de ce mausolée, en face d'eux en ce moment même. C'est déprimant : la liste de noms à survoler du regard est trop longue.

- Oui, on est baptisés.

Donc, ils ont déjà été là bas.
Hadrian prend cependant une pause pour se souvenir de son ressenti, la dernière fois qu'il y est allé.

- C'est un endroit reposant. J'aimais bien y aller. Etrangement je m'y sentais comme chez moi, on s'y sent bien. Eh, j'aurais dû devenir prêtre en fait.

Rien n'est trop tard !

- Bien s^r que j'ai peur d'un film d'horreur ! J4ai pas envie d'en vivre un, enfin ! Une vie normale me suffirait amplement tu sais ?!

Et lui veut l'envoyer au coeur de la tanière du monstre ! C'est bien un truc de Regen ça ! Hadrian secoue légèrement la tête, soupirant bruyamment.

Malgré tout, il sourit. En tête, l'image de son reflet en soutane. Father Byrd en tête, ça sonne bien. Mais bien vite, ce sont les sourcils qui se froncent. LA troisième religion ? C'est un coup à lever un regard insistant vers lui.

- De quoi tu parles ?

Un rire, encore.
C'est que cela le gêne. C'est toucher au passé sensibles, au frère, à la soeur, aux parents et grands parents  disparus. Lui, épargné, non pas par hasard ? Ou bien, n'en valait il pas plutôt aucune peine ? Quel intérêt d'éliminer le boulet Byrd ? Faye, il se  demande... Enfin, il n'ose pas, cherit sa présence à la place et esquive tout questionnement.

- La ville hm ? Je ne sais pas...

Les Regeneratio avaient définitivement un problème. Et plus fu shen continue, plus Hadrian s'intéresse à sa clope.

- Tu me surestimes, mon ami. Je doute pouvoir retenir quoique ce soit...

Faible, comme Arnold le dit.
La cible d'un groupuscule, incapable de se défendre, hors des secrets... Ce serait uniquement par chance qu'il tombe sur un indice sur ce qui loge sous Arkham !

- Et si, plutot...

Silence. Les yeux rivés au sol.

- Si moi et Faye faisions partis de cette maudite liste.

Geste vague vers les gravures des Byrd, sur le mausolée.

- Si là, il s'était passé quelque chose ?

Si ce n'était pas prévu, justement ?
Et s'il devait partir d'Arkham pour une raison, au final ?
Finalement, le Byrd souffle, affiche un léger rictus en soufflant sa fumée.

- Oublie ! Je dis n'importe quoi...
Parfois
(souvent)
Les pensées intrusives le prennent.

Il secoue égèrement la tête en écoutant tes bêtises. L'Hadrianisme !

- Eh... Ca changerait pas des cours, à parler devant un public. La sieste serait un de mes dix commandements.

Profite ensuite du silence pour se concentrer sur la fumée et la nicotine. Cela détend. Cela occupe l'esprit, chasse les larmes et anesthésie les idées noires. Cela fait des années, mais il pense toujours. Il sent leur regard peser sur ses épaules et juger ses échecs. Ils le faisaient de leur vivant, mais maintenant c'était plus lourd encore.

- Je me disais...

Le regard est loin et mélancolique.

- Si ça se trouve, les Vesperis ne savaient pas que je manquais à  l'appel. Imagine, le but était d'éliminer tous les Byrds.

Silence imposé par sa cigarette.
Les Byrds, Arkham, ces maudits symboles qui viennent le provoquer sans l'achever.

- C'est con quand même d'en rater deux.

Losers.
Il ricane brièvement, puis hausse les épaules, baisse la tête tout en soufflant le reste de fumée.

- Je raconte n'importe quoi, Fu Shen. J'y pense juste depuis trop longtemps ! mais...

Il ose un regard vers lui, incertain.

- Je peux pas  m'empêcher de me demander si la ville aurait pas.. Réagi ? Ou bien que ce massacre avait un but précis, un sacrifice peut être ?

Les mâchoires se serrent. L'embarras l'emporte. Il piétine, regarde partout et nulle part à la fois. C'est juste pour rendre la situation moins lourde, pas vrai ?
Il se cherche des excuses et son ami en est témoin, impossible de retirer ce qu'il a dit.

- Ou !!  Ou c'est qu'une vengeance de ces vesperis et c'est tout. C'est surement juste ça d'ailleurs.

Une main qui passe dans ses cheveux, le regard toujours fuyant.

- Désolé Fu Shen, je dis n'importe quoi.