darcy & achilles — more haunted than haunting

Dim 10 Mar 2024 - 23:17, darcy & achilles — more haunted than haunting

more haunted than haunting
— Achilles & Darcy

Souvent, à la clarté rouge d’un réverbère dont le vent bat la flamme et tourmente le verre, au cœur d’un vieux faubourg, labyrinthe fangeux où l’humanité grouille en ferments orageux ; on voit un chiffonnier qui vient, hochant la tête, buttant, et se cognant aux murs comme un poète

après le rp yael-darcy :: début de la nuit :: bergerie

On a vu à ton visage des émotions qui ne s’y trouvent généralement pas ; ta mine fermée qui donne une impression d’inquiétude. On t’a vu jouer un autre jeu devant les agneaux et disparaître comme les fantômes dans des expressions livides. On a vu et puis ton visage s’est effacé pour laisser la place à un faux ; mais on t’a vu, Darcy - et l’image ne veut pas se décoller de ma rétine.

Elle me hante.
On serait même allé chercher Gabriel si cela pouvait te consoler ;
Mais il se raconte au-dedans que ce n’est pas ça ;
Il y a quelque chose avec Mère - vous êtes secrets.

Alors on t’a retrouvé, assis là dans un salon entouré des fantômes comme s’ils étaient tes enfants.
Parfois on aimerait être mort pour pouvoir se lover toujours contre toi et Mère et n’avoir rien d’autre à faire que vous hanter.

Darcy ?

On se sent malhabile quand le visage qu’on imagine aimant se lève vers soi. On croit que le regard transperce l’âme - cela pourrait mettre mal à l’aise - mais pas moi.
Regarde-moi encore avec ces yeux-là.

Es-tu malade ?

On ne sait pas identifier les maux de l’être ;
On croit forcément que tu as de la fièvre ;
Mais ça n’est pas malade, les gens comme toi, pas vrai ?

Tu n’es pas pareil.

Lun 11 Mar 2024 - 23:58, Re: darcy & achilles — more haunted than haunting

haunted

ancestrals burden laid bare ; too apathetic to care

La culpabilité la ronge. Elle ne porte aucun nom, aucune apparence, et n’a pour substance qu’un mirage voilé par sa mémoire. L’inconnu, la ronge. Les mots prononcés par Yael, conjugués à ses visions, confirment l’innommable – l’innomé, par défaut, plus que par choix. Quelque chose en elle est coupable.

Alors, ses traits se tirent plus qu’à l’accoutumée. Malgré son éternelle prudence, et sa droiture ; pour la première fois peut-être en quelques centaines d’années, une flamme vacille et son regard est ailleurs. L’introspection se fait plus diligente encore que d’ordinaire ; c’est en son sein, que les réponses muettes se terrent. Darcy souhaiterait crever ses chairs pour en extirper la vérité.

L’œil aguerri de l’agneau semble avoir discerné le trouble. Achilles l’arrache à elle-même. Son œil posé sur la silhouette qui approche, Darcy prolonge son silence quelques instants, le visage fermé. Puis, un sourire fend – feint – ses lèvres.
— Achilles, murmure le ronron de sa voix antique. Approche, je t’en prie. Il lui fait signe de le rejoindre, une main tendue vers la tendre progéniture de son cher adelphe. Quelque chose noue ses entrailles : que penserait-il, si par malheur, il savait ?

Plus pareil – ses mots résonnent, encore et encore en son fort intérieur.
— T’inquiètes-tu pour moi ? Un revers du poignet balaye l’air – un fantôme s’écarte – l’air de dire : il ne faut pas. Dis-moi, Achilles. Que vois-tu de différent chez moi ? Lui-même brûle de le savoir ; saisir enfin ce qui fuit cruellement sa connaissance, et qui pourtant est en elle depuis si longtemps.

Et si par malheur, il avait raison : si Darcy n'était plus le même, ayant commis une faute dans sa Foi ; l'agneau l'aimerait-il encore ?

Mer 27 Mar 2024 - 17:41, Re: darcy & achilles — more haunted than haunting

more haunted than haunting
— Achilles & Darcy

Souvent, à la clarté rouge d’un réverbère dont le vent bat la flamme et tourmente le verre, au cœur d’un vieux faubourg, labyrinthe fangeux où l’humanité grouille en ferments orageux ; on voit un chiffonnier qui vient, hochant la tête, buttant, et se cognant aux murs comme un poète

après le rp yael-darcy :: début de la nuit :: bergerie

On approche, sans attendre ; à l’ordre répondu. A la question, on imagine mille réponses ; aucune ne semble vouloir franchir mes lèvres. On te regarde et on ne sait quoi dire, car les traits sont les mêmes et pour être honnête, tu es aussi beau hier que tu es aujourd’hui ; alors quels mots articuler à ton attention, pour témoigner de ce qui serre le coeur que je n’ai plus ?

On reste droit, la cambrure du dos est rigide, dans cet amoncellement de chairs et de vertèbres qui semblent aujourd’hui plus fonctionnelles que vivantes.

Le trouble.

Les yeux se plissent. On aimerait que les mots soient plus faciles, plus à ma portée. Ils me paraissent maladroits - mais tant pis, on les dira avec ferveur. C’est ainsi qu’on fait pour ne pas trembler - pour te rendre fier.

Le doute - il y a des traits sous tes yeux et au creux de tes joues.

Le menton se lève ; on se veut digne. Le regard n’est pas froid - on l’espère - on a pas beaucoup d’émotions à donner sur le faciès, à peine une petite poignée qu’on a volées au faciès des autres qui hurlent avant de mourir.

Je ne te ferai pas l’affront de m’inquiéter. Tu n’as pas besoin de moi - mais j’ai besoin que tu m’utilises à cet escient pour que je me sente utile. Que puis-je faire ?

Si tu savais, Darcy - comme tu pourrais être habité de tous les démons que nous serons toujours là devant toi à ployer le genou tant que Mère et toi êtes miroirs.

Lun 8 Avr 2024 - 18:18, Re: darcy & achilles — more haunted than haunting

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ancestrals burden laid bare ; too apathetic to care

Ce trouble qu’Achilles nomme existe, quand bien même Darcy souhaiterait le faire taire et le noyer en des eaux lointaines. Elle porte sur la progéniture chérie de son adelphe un regard apaisé. Au creux d’elle-même, elle est galvanisée par son dévouement sans faille, sa loyauté si profonde qu’elle en serait presque vertigineuse si Darcy n’était pas ce qu’elle est.

Alors, elle opine. Lui accorde raison, sans s’épancher pourtant sur les causes du trouble.
— Tu es bon observateur.
Elle opine comme pour féliciter celui qui aura mis le doigt à raison sur son tourment. Darcy soupèse intérieurement la force de la nature d’Achilles : elle est fière. De ce qu’il est – ce qu’il est devenu – grâce à Yael, et dans son amour pour leur cause commune.

Cependant : il ne faut pas l’inquiéter. Il ne faut pas les inquiéter. Leurs enfants et leurs fidèles dévots ne doivent pas être tourmentés par ce qui la trouble. Ceci lui appartient, entièrement. Ce qu’elle cherche s’est éteint dans les méandres de ses souvenirs : il ne peut l’aider à creuser ce qu’elle-même ne parvient à trouver en elle-même.

Elle se penche en avant, vers lui, comme pour lui confier un secret. Sa voix est un murmure abandonné à la nuit.
— Un vent mauvais s’est levé, Achilles. Et il ronge les parois de mon crâne – mais Darcy ne le dit pas. Méfie toi de tout, sauf des tiens. Plus que jamais, Darcy souhaite assurer l’entière dévotion de ses semblables. Tant que ce Toit tiendra, rien ne pourra leur arriver.

Mais, il peut une chose.
Elle y songe, et ses lèvres plissées articulent enfin :
— Observe. Écoute. Regarde. Partout autour de toi. En tout temps. Ses yeux plongés dans les siens intiment le sérieux de sa requête. Rapporte moi chaque rumeur. Chaque hérétique rumeur que tu pourrais entendre. Venimeuse, elle repense avec fureur à cette autre Main, celle là qui dotée d’un œil la nargue impunément.

— Nul ne peut louer une autre Main que celle de notre Mère. Ses doigts glissent autour de la main d’Achilles, qu’elle serre entre ses griffes possessives. Comprends-tu ?

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