Come The Spring, Flowers will rise from the ground
It's only a small world, but it will be enough to live and shine
Le harnais sur le dos, la laisse dans la gueule et la queue frétillante de bonheur, Momo regardait son maître lasser ses chaussures. Et comme il ne se dépêchait pas assez à son goût, il ne tarda pas à poser une patte sur son genou, associé à un jappement bref et rauque.
« Ahah ! Oui, oui Momo, on y va, on y va ! »
Sautant sur ses pieds, ils dévalèrent gaiment l’escalier, délaissant un Gaspard affalé sur le rebord de la fenêtre et totalement désintéressé de la vie de ses colocataires. A peine bailla-t-il en les regardant s’exciter tout seuls, son cerveau félin se demandant sans doute pourquoi humain et chien éprouvaient constamment ce besoin de s’agiter en tout sens. C’était un beau dimanche de mars, un dimanche parfait pour inspirer l’air pur de la ville à pleins poumons.
« Bonjour Madame Simons ! Bonjour Monsieur Smith ! »
Voisin et voisine, client et cliente, lui rendirent son salut sourires aux lèvres, totalement conquis par le sien. Personne ici ne lui disait plus quoique ce soit pour son chien, qui gambadait à ses côtés, le lien de corde toujours dans la gueule. A quoi bon le tenir quand il pouvait se promener sagement tout seul ?
A peine le parc en vue, et déjà William avait sorti la balle favorite de Momo de sa poche. Les yeux brillants, la queue tellement agitée qu’elle en entrainait son derrière, le chien semblait à présent sur des charbons ardents !
« C’est parti ! »
La laisse fut bientôt détachée, venant cerner sa nuque, libérant le chien de son emprise fictive. Il y avait foule dans le parc ce jour-ci et ils croisèrent de nombreuses têtes connues. Malgré la légèreté de ses mœurs, le commerçant avait bonne mémoire, des noms comme des visages et ne se trompaient jamais en saluant ses clients.
« Allez Momo, attrape ! »
Mais déjà tous ceux-là n’avaient plus d’importance et la balle s’éleva dans les airs en une très belle courbe, le retriever aux poils d’un roux sombre, s’élançant joyeusement à sa suite, pour louper sa prise et regarder la balle rebondir puis rouler jusqu’aux pieds d’une adorable jeune femme. Alors, parce qu’il était un chien bien éduqué, Momo s’assit à une distance respectable, sa queue battant doucement le sol, le regard suppliant, dans l’espoir certain que la main délicate lui rendrait son bien.