elle ronronne et contre le manteau l’air le gifle. caresse. les roues pour embrasser les routes façon enragées. sous son casque, jeter un coup d’œil au rétroviseur gauche. geste d’une main gantée. et la moto gronde davantage. franchit la distance et la vitesse fait pulser son sang. quand il perçoit le détour, cœur battant sait ce qui l’attend.

calculer. fu shen. la millième de seconde parfaite. c’est infime le corps. couler dans l’espace la moto s’incline qu’elle ne ralentit qu’à peine. drift le détour on pourrait presque tendre le bras, effleurer la route. arrogance de vivre.

les muscles s’électrisent. redresser la machine qu’elle ronronne son chant de liberté. et tu es là. c’est presque une évidence. rouler. rouler et arkham s’éloigne les cheminées industrielles s’imposent. à la première usine désaffectée ; terrain vague fu shen et faire gronder le moteur, dernière drift pour freiner

que le silence alors s’élève. comme un écho. défiant sur sa moto. sous son casque, te provoque. ainsi arrêté.

il a retiré son casque. déposé sur son siège. sentir la suspension de sa ducati rouge et sous les pieds la terre gelée. elle craquelle quand il franchit la distance entre toi et lui. l’hiver pour faire s’élever des volutes à travers ses lèvres.

arquer un sourcil. mon cœur. et le rire pour parer le sourire en coin qui s’étire. sardonique. sur sa nuque, voilé par ses mèches ; le dix d’épée s’anime. marque au fer où l’âme respire et comme une évidence ; alors

entre ses doigts la juge se matérialise. vaporeuse, railleuse. elle apparaît peu à peu, sa lance. serrer sa main contre son manche quand sa lame dans la nuit scintille.

t’as oublié d’payer ta consommation last time. j’viens réclamer ta dette.

dans la distance, s’arrêter. planté devant toi. le froid contre ses joues. que ses yeux en trou noir semblent brûler. c’est le goût de l’ennui et viens ;

qu’on puisse chasser. corps à corps encore.

d’habitude t’as les crocs plus vifs. j’te fais tant d’effet, baby ?

cette nuit-là, garde-la dans le passé. que le surnom dit.

faudra me donner ton num, honey, s’tu veux que j’te call.

il est méconnaissable. le cadavre. dans la nuit un tas de chair et son sang comme des rivières. une calligraphie au bord de tes lèvres. qu’il n’obéit pas, fu shen ; rester planté dans l’espace et une nuit, avant, le plaisir carnassier de te faire attendre. l’épice des chairs ce soir, yeux en trou noir c’est que chasseur ne s’amuse pas. pourtant,

loin d’être dégoûté. repoussé. tête franche, arquer un sourcil. lever le menton, quand tu te saisis de sa gorge. l’offrir presque. une nuit contre les draps tu y as planté tes dents. c’est vrai. des lèvres rouges, la pulpe pour s’étirer. sourire alangui. provocant. le rire coulant.

t’aimerais t’croire si fort.

comme une confession. les années forgent les coups. le divin le forge. dix d’épée n’est pas souverain, que l’arcane conserve la force mystique. tu sais, il pourrait seulement

mais c’pas ton lit chéri.

clin d’œil. cinglant.

les muscles s’électrisent. lever la jambe et le coup dans ton ventre, puissance arcanique pour te projeter des mètres plus loin. félin, fu shen ; n’attend pas que tu percutes le sol ou te relèves la vitesse l’anime, te rejoindre le temps de cligner. une main à ton cou – miroir – son genou sur ton plexus ; voltigeur, t’entraîne au sol. sa queue de cheval pour chatouiller ton torse. railleuse. sa lance tranquille dans la main qui n’a pas bougé.

il est où, ton nid ?

le repaire des carnis.

sentir son sang couler à travers tes crocs. la chaleur piquante, acide. la terre gelée pour percuter son dos. yeux en trou noir grondent, avaler ton regard. où la frénésie vrille un peu. tes iris, avoir vu

et la juge entre ses mains, paraît ricaner. son cœur pour se soulever, sous le manteau et la chemise. yu et toi faites vraiment votre sang de carnis. elle est comment, dis

cette bête de mort. ce truc pour vous prétendre vivant. t’as suffisamment de sang pour te guérir. le combat chassera l’ennui ce soir. au moins. on en vient presque à remercier la victime. qu’il faudra sans doute, demain, honorer son nom.

j’en crève d’envie.

la voix grave pour dévorer les syllabes. yeux qui s’amusent à s’alanguir. le temps d’une seconde. et soudain, l’éclat sauvage. violence latente. tu es immense, la chaleur de ton corps au-dessus beaucoup trop

familière. des hanches pour s’y reconnaître alors les muscles du ventre se contractent, voltigeur connaît les acrobaties ; arquer le dos et la main revient sur ta clavicule. la puissance de l’arcane pour te faire basculer à côté de lui et quand ton épaule effleure la poussière,

sa jambe se lève – la fermeté de ta prise un soir d’hier – sa botte pour te faire glisser sur la terre. loin. se redresse, fu shen ; félin. et le sang pour suinter au-dedans des tissus. réchauffer la douleur à travers l'hiver.

j’sais que t’en crave, mais j’parle pas de ta chambre. si j’y étais allé dans votre nid

ses yeux pour t’avaler.

plus aucun carnis ne serait vivant.

on aurait trouvé le moyen d’avertir regen. annihiler le repaire.

t’sais pourquoi t’es toujours là, balth ?

et fondre vers toi. la vitesse arcanique. viser ton épaule que ça lui manque, te planter à nouveau en terre. comment se porte ta hanche, dis ? la cicatrice doit être magnifique.

je préfère toujours essayer qu’il a dit. résonne encore dans son esprit la voix séculaire et grondante. celle entendue en voulant tuer yu. se souvenir des muscles canonisés par une force souveraine. qu’elle n’était ni arcane ni jiangshi.

et de jiangshi ; tu es vorace. accroche presque des étincelles dans ses yeux en trou noir. la juge pour mordre un peu tes chairs, l’entendre siffler le mécontentement quand tu le percutes et voltigeur le salto arrière comme une évidence. retombe sur ses pieds, aussi naturel que de respirer.

sentir la terre gelée et la fraction de seconde, s’élance à nouveau, fu shen ; dans la vitesse, la main libre pour s’emparer de chairs en bouillie. cadavre tout près là où il a atterri. les iris où la nuit acérée t’avale. s’élancer cette fois

la lance vient mordre dans ton flanc, trancher et faire perler ton sang. pourtant, traqueur, le morceau de chair récupérer

parce que

le poing vers ton visage pour fourrer entre tes lèvres délicieuses la bouillie humaine

t’aimes bien jouer.

puissance des muscles le coup est violent.  

et j’ai besoin de tuer le temps.

retirer la juge de ton flanc, pointer ta gorge.

alors bouffe et heal toi.

ne sait pas trop comment ça fonctionne votre truc. qu’il n’y a ni raillerie. ni plaisir. dans ses yeux en trou noir l’absence et c’est tout. fu shen ; c’est la vérité au funerus

ça ne m’amuse pas la mort.
et c’est bien ce que vous êtes.

une trace funèbre de tes coups passés sur sa hanche. l'épaule en sang le long de ses veines à son bras les griffures pulsent une douleur agaçante. ses mèches en pagaille de ton attaque précédente et quelques-unes pour voiler le regard, chatouiller le nez.

perplexe. fu shen. deux mots pour le déstabiliser. sentir son corps s’effondrer encore. le sang perler comme une pluie tiède. ta lame comme un baiser effleuré sur sa gorge. pouvoir compter les cils. sentir leur battement, si près. le cœur pour se soulever, défiant.

perplexe au-dedans, chasseur paraît figé. c’est que, la vérité ; ne pas savoir mentir, fu shen. alors, fourré dans les yeux

de quoi tu parles balth ?

t’écoute et la neige et l’asphalte et la nuit pour humidifier ses joues. son cou. son dos. cligner. regard franc. filet de sang succède au pincement, soudain, le long de sa gorge. une rigole fraîche contre sa nuque, le dix a faim. peut-être rit-il, fu shen. comment était son prédécesseur, dis.

mens.

tu mens

non.

poétique. mais morbide ton truc. les gens jouent aussi quand y’a pas d’cage. et pas d’scène. j’comprends pas où j’pourrais mentir. mais j’peux reformuler si ça peut t’faire plaisir.

écarquillement des yeux. infime. latence démentielle. les lèvres comme une confession sous ta lame. presque doux.

je joue. ça veut pas dire que j’m’amuse. et je serai personne alors.

le geste. soudain. sa main sur ton poignet. la force arcanique pour stabiliser ta poigne, la reculer de quelques centimètres ; le couteau pour trancher le vide désormais.

parce que j’en fais c’que j’veux, du temps.

le mien. coup de tête contre ton front. sentir la puissance résonner à travers les tempes. les siennes. les tiennes. cille aux oreilles. rouler. échanger les positions. avoir lâcher ton poignet et ta lame pour s’enfoncer dans la chair de sa main. douleur cinglante, le sang pour gicler en calligraphie sur ton visage. se relever, fu shen.

fine ligne rouge en sourire au milieu de son cou. sa main blessée ; le geste aussi naturel que de respirer. la lance au sol pour revenir, lovée amoureuse au creux du sang en rigoles.

j’sais pas c’que t’as vécu. mais ici, c’t’une cour maintenant.

d’où vient la démence. au fond de ses iris au-dessus de ta poigne. des yeux trou noir t’avaler façon ouragan. sens à travers tes griffes le sang qui pulse. ce cœur battant le long des muscles et cette jugulaire il suffirait de presser, dis balth

pour l’étouffer. alors qu’attends-tu. disent ses yeux. rivés dans les tiens ton bleu paraît étrangement plus humain. on vous dit monstre, que la mort est sans doute au plus près d’une humanité ignorante. peut-être vient-elle de là, la démence.

fu shen ; la douleur pince façon coupure de papier. des tranchées le long de ses chairs. yu avait la peur dans son regard. s’en souvenir. toi tu sembles te croire plus puissant. c’est vrai, si ce n’était pas pour le dix, on serait mort là, entre tes griffes. ce cou où pulse

l’arcane. et tu lui donnes faim. qu’on se retient, fu shen. quand tu auras vraiment peur. toi aussi. alors,

une main gantée pour se poser sur ton poignet. voix grave coulante. tu préfères discuter. fascinant.

t’en poses beaucoup des questions ce soir.

contracter les abdominaux.

ça t’va bien. mon sang dans la figure.

lâcher la juge. lance au sol. lever la main, les deux sur ton bras comme un levier. les muscles du ventre électrisés. corps félin dans le vide se soulève, coulant dans la violence du coup à ta tempe. t’entraîne au sol – l’arcane sur sa nuque ricane. démente. dans ses yeux rien. prédateur. te plaquer au sol face contre terre, fu shen ; lever une main le geste façon respire

elle siffle la lance, se matérialise entre ses doigts et lever les bras, il n’y a rien. rien. et les ombres cette nuit vous confondraient. toi humain. lui,

planter la lance dans ton épaule. piqué en terre. lui rappelle un papillon gangréneux. mais toi, tu es autrement vorace.

nice try baby. une prochaine fois.

l’arme arcanique ricane. à travers tes muscles.

il faut un empereur pour décider de la vie et de la mort. dans une arène. y’a personne ici pour ça.

sauf moi. mais on n’est pas empereur. enfoncer davantage la lame. elle est faite pour brûler la mort. et dans la poche de son manteau résonne le cellulaire. sa main en sang pour l’extirper. yeux rivés sur ton dos. décrocher, barbouiller sa joue de rouge

la vérité, balth. t’avoir traqué pour soi-même. personne ne lui en a donné l’ordre. que ce dernier se trouve au bout du fil. quartier universitaire. maintenant. compris. fu shen, raccrocher. couvert de sang.

invite-moi à bouffer au resto, s’tu me retrouves.

retirer la lance. un bon en arrière, ne te quitte pas des yeux. et si on se recroise au café, dis ; le sourire sera tout aussi franc. que son envie de t’annihiler. jiangshi. balth.