La marche effectuée fut silencieuse, Asmodeus s’était enfermé dans un mutisme devenu seconde nature et son visage n’avait trahi d’aucune émotionnalité.
Peut-être eût ressenti une forme d’excitation à voir l’obscurité des Catacombes les engloutir tous les deux, mais le Vesperis s’était suffisamment habitué à exister à travers les ténèbres pour n’y voir rien d’autre qu’une nouvelle peau, un nouvel apparat, une nouvelle robe.

Le père n’avait pas introduit le sujet Ophrys De Luca.
Sûrement n’avait-il aucune intention de troubler le fils en communiquant de manière trop abrupte ses intentions ou bien le fait que la responsabilité du Vanitas incombait désormais à ce dernier.
Certainement avait-il fait ce choix afin de le garder alerte, vigilant.
Car si le fils était attentif à la voix du père, sûrement le serait-il au bruit de ses pas.
Désormais à l’orée du royaume des morts, celui duquel ils avaient tous deux été rejetés, le regard du Nosferatu se plonge avec avidité dans cette obscurité qui irradiait d’une mystérieuse enveloppe.
Asmodeus pourrait presque considérer Arkham comme un terrain de jeu bien plus fertile que celui de la Cour, cela le ramenait à ses jeunes années.
Lorsqu’il découvrit son pouvoir, la sensation de modeler son corps comme le ferait un sculpteur.
Lorsqu’il avait découvert sa nature gourmande, le goût du sang.
La faim.
Ô la faim.

Voici donc l’endroit où la lumière se retire pour mourir.

Il est vrai que l’odeur était étrange.
Particulière.
Cela devait-il néanmoins dissuader un Vesperis de s’en approcher ?
Pourtant, Asmodeus n’était pas dupe.
Renseigné, comme l’était chaque Nosferatu.
Cet espace appartenait à Regeneratio et n’était de fait pas propice à une exploration maladroite.
Et plonger dans ces ténèbres pouvait se révéler dangereux, même pour des entités comme eux.

Es-tu effrayé, mon enfant ?