Avant la réunion :: nuit :: jardins de french hillLA DANSE
DES MYOSOTIS— EIRIAN & OPHRYSRemember that the most beautiful flower in this garden will be the one that catches your eye first. So it was you, Ophrys.

D'une marche -à première vue- concentrée, l'esprit, lui, était cependant encombré.
Eirian ressassait, avec préoccupation, son possible retard pour son entrevue dans les jardins.

Depuis bien de longues décennies, le temps n'était plus son ennemi, mais son allié.
Et pourtant, à cette pensée qui semblait à chaque fois lui échapper, la jeune ministre n'arrivait toujours pas à s'y faire et à s'ancrer correctement dans cette indissociable réalité.

De la hauteur de ses talons, sa raison, elle, lui criait de ne pas se précipiter.
Courir avec ses effets personnels, ne pouvait pas être une saine solution à son insoluble problème.

Ainsi, les raisons de son refus semblaient alors plus limpides, il était plus sage d'y aller calmement.

Après quelques minutes, elle était ainsi arrivée aux portes du jardin, décontractant les épaules, tout en s'arrêtant sur place un court instant, Eirian prit une décision, fermant les yeux pour reprendre une grande respiration.

Profitant du son environnant, elle cherchait simplement à se déconnecter de sa vaine angoisse, pour savourer la simple atmosphère que ce lieu lui inspirait tant.

Droite, la tête en arrière, ses formes épousaient celle du monde et ce, un court instant.
La lune la recouvrait de haut en bas, de son doux linceul cotonneux.
Elle les ressentait, comme apaisée par la caresse d'un être cher.

Alors dans une certaine expiration, elle prit le temps de rouvrir ses paupières lentement avant de s'élancer, désormais consolée.

Effacée de toutes complaintes, l'esprit désormais claire, ses prunelles fixaient qu'un seul objectif, celui de rejoindre son fameux admirateur secret.



Ainsi lorsqu'elle le vît, son pas chez elle se mirent à ralentir de plus belle, admirant son dos des plus sayants, dénotant lui-même avec la couleur des fleurs qui l'entouraient, dans un joli contraste où végétaux et tissus subsistent dans une beauté presque charnelle.

D'une marche lente mais assurée, elle se mit à sa hauteur, un sourire semblait naître sur ses lippes et prit bien la peine d'articuler ses mots avec grâce, telle une femme de sa stature se devait d'agir.

– Ainsi, la lune et des fleurs comme seules témoins, nous y voilà donc. Je suis tout bonnement enchantée par ton invitation, mon cher Ophrys.

Ses manières distinguées, son respect mutuelle pour elle jusqu'à lui faire du baise-main, en finissant par ce regard flamboyant qui aurait fait tomber n'importe quelle femme sous sa coupe.

Il semblait plus que clair que le Joyau de la couronne ne dérogeait aucunement aux qualités et l'élégance que le prince lui attribué, même en dehors de la cour d'Arkham.
Lui rester stoïque aurait été presque une atteinte à son charme naturel, Eirian conservait difficilement, son air digne devant tant de démonstrations de politesse, sans pour autant prendre totalement ses moyens.

Ophrys invitait ainsi peu après la jeune vesperis à marcher avec lui.
Les deux semblaient garder un certain sourire évocateur.

Il reprit finalement la parole, sous forme d'une simple interrogation plutôt flatteuse pour Eirian.

Oh vil flatteur, que tu es ! Tu cherches à simplement me faire perdre mes moyens, n'est-ce pas !
Et bien, menons l'utile à l'agréable, pour répondre à ta question avec sincérité - darling - je reste très occupée comme n'importe qui à la cour, je n'ai jamais été plus demandée que depuis ces quelques mois, tu t'en doutes. Mais je fais de mon mieux pour mener ma barque avec mes obligations.

Les cheveux aux vents, elle marquait ainsi une légère pause, le regard légèrement bas, elle grimaçait en y pensant soudainement, son sourire se mêlait alors à certaines autres émotions plus délicates à masquer avant de se reprendre et continuait sa tirade.

Tu sais, le clan Vanitas exige beaucoup de moi depuis ma récente nomination en tant que Ministre. Et justement, je sais qu'une rumeur semble courir auprès de la cour depuis quelques lunes déjà, je ne cache pas que je suis un peu inquiète et à la fois excitée de comprendre de quoi ça pourrait retourner, si ça s'avère vrai. Apparemment une urgente réunion des ministres de chaque clan semble des plus qu'imminente. Ca ne s'était pas produit depuis déjà huit ans déjà. C'est sans doute grave, malgré tout... Etais-ce de ça que tu voulais me parler ou je fais fausse route ?

Les pas de la vesperis s'étaient alors arrêtés. C'était pas dans son habitude de se montrer si fragile face à une simple rumeur ? Avait-elle eu raison de confier ça à son ami et quel allait être sa réaction ?

CIARAN