childhood

we'll never be those kids again

c'est la maison que tu n'as jamais réellement quittée, ou les souvenirs aussi joyeux que malheureux se côtoient.
y passer un peu de temps, dès que l'horaire s'allège -ou quand c'est plutôt la solitude qui se fait omniprésente- est devenu une seconde nature. le brouhaha remplace le silence, l'énergie des enfants est infectieuse.
puis, on visite les visages connus.
mais maria est occupée.
ce n'est pas grave, tu peux bien attendre, puis, c'est loin d'être un problème.
les histoires t'occupent, chaque intervention est écoutée avec attention — les ponctue de questions.
et le temps file, captivé par ce qu'iels ont à dire.

c'est capté du coin de l'oeil, la petite qui le percute.
sourire amusé qui fend ton visage en deux, tente de le masquer lorsqu'il se tourne finalement la tête — lui adresse un léger mouvement de la tienne en guise de salut.
ça pourrait s'arrêter là, ce ne serait pas la première fois.
mais la requête -et le désespoir- est pratiquement hurlée, malgré son silence.
tu t'avances doucement cassandre, à plus tard soufflé aux plus jeunes qui t'entourait.

ah, eve, étire une mine penaude, fu shen ne pourra pas jouer.

son visage s'oriente vers toi, la joue toujours collée contre lui.
fléchit les genoux pour te retrouver à sa hauteur.

nous avons une réunion.

mensonge innocent.
une réunion ne comprend pas un échange de banalités de cinq minutes, mais la situation l'exige, pour le bien de toustes.

un truc nul d'adultes.

elle ronchonne, yeux fixés au sol, lâche finalement sa jambe pour reculer de deux pas.

un truc nul d'adultes.

écho à ses mots, risette mi-figue mi-raisin.

après ?

ah.
ce n'est pas à toi de décider.
te redressant, tu jettes un oeil à fu shen, sans piper mot.
ne sois pas trop brutal, s'il te plait.