une main dans la poche gauche. les manches relevées et le soleil dans à travers les vitres aveugle le blanc de sa chemise. plisser les yeux qui révèlent des fossettes. la main libre pour tenir une canette. l’index tapote contre la paroi. café froid. l’aire de repos a des allures de science-fiction. ses murs de verre où l’armature du complexe se fait squelette de titan. c’est atlas qui porte le monde.

tu es calé dans un divan. tes yeux pour engloutir les rayons. et c’est drôle, aujourd’hui ; les iris manquent d’attention. se planter devant toi. trancher le soleil de ses ombres humaines. un deux. silence. tout autour

des pas pour résonner. remémorer l’existence que baigner dans le soleil dilue les sens noie la quiétude dans une stase hypnotique.

cœur tranquille. l’arrogance toujours s’ignore. quand la voix tranche.

à quoi tu penses hon’

arquer un sourcil. trois lettres roulent en bouche façon complice. familiarité maligne qui ne concerne que leon et toi.

hausser les sourcils. tapote toujours la paroi de sa canette. la condensation s’écoule et rafraîchit la peau. sur sa joue le soleil commence à brûler. incliner la tête. c’est infime.

tu connais déjà ma rep

yeux en trou noir fourrés dans ton regard fixe. les lèvres alors ; faire un pas vers le divan à côté de toi, la moue pour creuser des fossettes. l’air soudainement si

inoffensif, fu shen.

je sais toujours pas how the fuck j’ai pu passer ce truc.

extirpe sa main de sa poche. vient caresser sa nuque. symbole du dix tracé dans la chair. couronne d’épées en public on lui demande parfois qui est l’artiste qui l’a gravée. quand ses mèches en queue de cheval en révèlent les contours. s’asseoir, fu shen ; coudes sur les genoux. t’observe toujours et c’est doux. l’amitié qu’il te porte.

alors la réponse aussi est délicate. dans la voix grave, une évidence où l’arrogance qui s’ignore fait malgré tout un effort. pour ne pas la juger.

je crois en les orphelins que j’ai vus. en les cadavres. je crois pas en elle. la prier sert à rien. ça va toujours rester pareil.

des morts contre des immortels. recommencer encore et encore et qui sera le prochain à s’égarer. c’est peut-être la raison pour laquelle, fu shen ; il est toujours mieux d’envoyer les épées. désormais. qu’on conserve en hantise les disparitions.

tu demandes pas juste pour m’entendre once more.

et son prédécesseur, paraît-il, savait se tenir. croire et respecter. on le dit, lui, insolent. comment ose-t-il et souvent on veut l’entendre, sa justification. aujourd’hui, pourtant

à quoi tu penses, hon’

répéter. yeux en trou noir intrigués. quelle corrélation cherches-tu à faire ?

alors je suis un fantôme qui te parle. je n’ai rien de pur. sauf de purement m’emmerder. pourtant j’suis là. devant toi.

à jouer avec sa canette. tirer sur la goupille, le café a l’odeur sucré. loin d’être son favori. qu’il prend une gorgée. pincer les lèvres pour en retirer la saveur. dégueulasse. tes mots résonnent traqueur au-dedans ; avoir l’esprit qui contemple le dix. ah, l’arcane sourit bien hein. dans son espace invisible.

elle a jamais été infaillible. aucun dieu l’est. c’est le propre des mythes et des légendes. que ce soit dans le zoroastrisme, la chrétienté, les mythes chinois, les mythes créateurs whatever. et c’est aussi le cas dans la réalité. si tout c’qu’y’a de divinités étaient totalement pures et infaillibles eux-mêmes

des yeux pour engloutir la pièce. des fenêtres immenses et le blanc est symbole de deuil. là d’où il vient.

y’aurait rien de toute cette shit.

le cycle éternel d’ennui où on empile les corps. c’est pour sauver le monde. repousser la nuit. et le jour oublie comment briller au crépuscule, qu’il faut réapprendre à l’aube, mens. montre-lui quelque chose d’autre qui soit aussi ridicule. qu’est-ce que ça ferait, dis, mens

si on décidait, fu shen ; d’accorder une importance religieuse au rythme des saisons. non. ce n’est pas pour la foi qu’on les tue. les jiangshi.

c’est profondément humain. faillir. et c’pour ça aussi qu’on est choisi i guess. call it whatever you want.

et les dieux par erreur ou manque de vigilance ont créé des crises existentielles. au-dedans, fu shen ; rouler des yeux.

j’pense que les arcanes nous sélectionnent selon notre degré de résolution. entre autres. d’intégrité envers nos propres objectifs. et j’pense qu’ils ou un autre truc éludent volontairement mens. dans le discours de « la mère », « la pureté ». si l’truc qui est supposé te guider look badass et sans tache ; possible que tu t’questionnes pas trop sur c’que ça cache.

tourner la tête vers toi. arquer un sourcil. en coin, sourire s’étire. la malice ironique. t’es moins droit qu’on croyait.

non. j'la crois pas toute pure. mais ça m'inquiète pas. je sais pour quoi j'me bats.

noble. j’sais pas si elle l’est, la cause.

protéger l’humanité. assurer un avenir où les choses auront d’autres sens. des mots loin de cette nuit millénaire. plus de jiangshi. plus de nous. et vouloir croire à la réincarnation, fu shen ; ce monde-là sera beau. à y vivre pleinement.

gruger le contour en métal de sa cannette. ton soupir enregistré au fond de sa mémoire. à t’entendre, réaliser qu’on n’a jamais agi en conséquence. s’il venait à s’égarer, condamner le dix avec lui. n’y songe jamais, comme une évidence que c’est impossible. une évidence que si ça arrive

fu shen ; on retrouvera toujours la route pour rentrer.

c’est une des hypothèses que j’ai aussi. soit les hôtes sont toujours vivants, vivantes, weirdly, quelque part. soit

yeux en trou noir, traqueur gronde. une piste pour plaire à sa curiosité ennuyée.

quelque chose d’autre arrive à retenir les arcanes. un truc que mens peut pas contrôler. ou prévoir. peut-être que quelque chose les a aussi corrompus.

déposer la cannette sur l’accoudoir, tapoter du bout de l’index. toujours il te regarde. t’écoute.

dis-toi hon’ que ce qui est éternel ne l’est jamais vraiment. les dieux aussi ont leur crépuscule. j’vais pas t’mentir ; je pense qu’on va en perdre encore. so for now,

sourire en coin. presque dément. quand ses yeux se fourrent au creux de tes iris. impératifs semble-t-il.

fais en sorte que ton arcane puisse toujours avoir la force de nous mener.

on y croit. tu y arriveras.
parce qu’à la différence de mens. tu existes bel et bien. humainement vivant.