Mimosa avait l'impression que c'était encore hier qu'elle avait tenu pour la première fois dans ses mains, une édition papier de son tout premier livre. Et pourtant, ça remontait à quoi, une dizaine d'années déjà ? Une quinzaine ? Cachée derrière son nom de plume, elle était encore reconnaissante de pouvoir continuer à écrire et à faire en sorte que ses fans puissent la connaître au moins un peu à travers ses histoires. Le monde oubliera Mimosa Lalonde, mais gardera une petite trace de Stéphanie Meilleure.

Et alors qu'elle feuilletait son propre bouquin, sur un étalage promotionnel, elle fut surprise que quelqu'un l'aborde. L'espace d'un instant, elle se demande si on l'a reconnu, mais c'est après tout impossible.

« Bonsoir... »

L'homme en face d'elle ne ressemble pas tellement au profil qu'elle imaginait de ses fans. Elle savait que la plupart de ses lecteurs étaient des lectrices, et sans doute quelques rares hommes qui remettaient certaines choses en question. Peut-être que lui en faisait parti.

Sa question lui fit cligner des yeux, alors qu'elle regarda à nouveau la couverture de son livre. Elle pouvait tanker les critiques, elle savait très bien que ses romans ne pourraient pas satisfaire tout le monde, mais ça lui semblait curieux qu'on interroge les goûts et les couleurs.

« Et bien... Personnellement, je pense que c'est un peu le cas de tous les bouquins ? De répondre à certaines attentes ? Ca n'en fait pas moins un univers moins intéressant. Les livres de romance en général sont appréciés parce qu'ils ne sont pas forcément réalistes, complètement enjolivés et idéalisés, et parfois c'est ce que certaines personnes ont besoin de lire pour ressentir quelque chose. »

Elle désigna le livre, dont la couverture affichait "Une Cour de Lys et d'Orties".

« Vous avez lu celui-ci ? »

Bien qu'il ne semble pas être un fan, elle était curieuse de connaître son avis, si tant est qu'il serait constructif.