Tu avais ce goût; de l’or, de la matière, de la chair et du sang.
C’était pour te distraire que tu venais là, observant la vénalité des vivants, appréciant les mêmes pulsions en ta chair morte.
Ton plus beau trésor, tu le portais déjà après tout. Jaloux dragon à n’aimer et ne désirer qu’elle, à vouloir la présenter aux cieux et à ses serviteurs.

Madeleine dormait doucement dans le creux de ton dos. Tu l’avais subtilisée et depuis, elle te restait. Ne fallait-il pas arracher ce que l’être désirait ? Et c’était d’un œil désintéressé que tu observais les émois de la foule, pondérant en ton sein si elle aimerait un énième présent.

Parure, douce parure
Se réveillant doucement.
S’agitait dans ses bras.
Posait des petites questions tendres, petits bonds de lapin assoiffés et lassés par son propre somme.

-Je ne sais pas.

Tu n’avais pas fais attention au temps, trop occupé à voir les babioles et les pacotilles défilant sous tes yeux.

Et elle s’accrochait à ton cou, réclamant ta vitalité pour ses caprices et tu riais doucement, les yeux mi-clos, laissant la chaleur de son souffle mourir dans sa nuque. Tu reposais la tête vers l’arrière, laissant l’intimité d’une relation indéfinissable naître.

-Peut-être, Peut-être. Nous sommes aux enchères; j’avais grand envie de voir ce que notre cher ami avait à nous offrir.

Tu tournais la tête, offrant à ses lèvres, tes lèvres. Nul contact, juste un amusement sincère qui drapait tes traits d’une lueur de malice.

-As-tu envie d’un autre cadeau ? Je t’en offre un si cela te comble, un deuxième pour te combler un peu plus, un troisième pour te ravir à la raison. Mais je ne suis pas venu ici pour cela, vois-tu.

Effleure ses tempes d’une tendresse, un baiser sur sa peau fine.

-Je suis venu car je pouvais venir et que je pouvais te montrer ce qu’Arkham cache.

Car cela était bien assez amusant en soi et pour soi.